Ancêtres de Bresse et  de Savoie

Louis Constant Moureaux

Louis-Constant Moureaux est né le 28/7/1892 à Lombard. Il est le 3ème d’une fratrie de 10 enfants et le frère de ma grand-mère Éloïse Moureaux. Sa photo trônait dans la salle à manger de ma grand-mère à Commenailles. « Il est mort à la guerre de 14 » me disait-elle quand je

Louis moureaux

l’interrogeais sur ce Monsieur que je ne connaissais pas. Cela fera 100 ans le 12 novembre 2014 qu’il a disparu à l’âge de 22 ans, comme un grand nombre de nos compatriotes. Ils ont donné leur vie sans condition pour que nous puissions vivre libres.

Le 1er août 1914, le gouvernement français décrète la mobilisation générale. Les classes 1911, 1912,1913 sont alors sous les drapeaux.

Louis Constant Moureaux fait sont service militaire.

La classe 1911 attendait sa libération en octobre 1914. Les hommes qui la composent auront le double privilège d'être ceux qui resteront le plus longtemps sous l'uniforme, plus de 6 ans et 10 mois, et une des classes  proportionnellement les plus meurtries.

La mobilisation trouve donc ces hommes à la caserne. Ils vont encadrer l'arrivée des réservistes et former la structure des régiments d’active.

En raison de la loi des trois ans de 1913, trois classes sont au service en août 1914.

La classe 1911 depuis octobre 1912, les classes 1912 et 1913 depuis respectivement octobre et novembre 1913. Les classes 1911 et 1912 ne devaient pas être affectées par le passage à trois ans :

"Art. 41 : la présente loi n'est pas applicable aux classes de 1910, 1911 et 1912, qui demeurent régies par la loi du 21 mars 1905".

La classe 1911 devait donc être libérée en septembre ou octobre 1914, la classe 1912 en 1915.

La majorité de ces hommes se retrouvèrent donc rapidement au front.

Le 18 septembre, le 35e R.I. Conformément aux ordres reçus, le 14 septembre, la 14e division d’infanterie attaque et la 28e brigade a pour objectif le plateau nord de Chevillecourt Autrêches. Le 42e R.I. par les pentes du ravin Est de la ferme Saint-Victor arrive facilement à Autrêches et au Bout de Vaux et enfin à la corne des bois, vers la côte 141 (croisement des chemins allant du Bout de Vaux à la grange des Moines avec la chaussée Brunehaut). Mais n’étant plus appuyé à gauche par la 61e Division d’Infanterie à Autrêches et sur la lisière Nord du village. Une contre-attaque ennemie sur Massenancourt échoue complètement.

Le même jour, le 60e R.I. placé en soutien d’artillerie sur le plateau et dans le ravin de Bonval, subit de violents combats et a 4 tués, 124 blessés et 57 disparus. Dans la soirée du 14 septembre, une forte reconnaissance se dirige vers la ferme Saint-Victor ; la ferme est occupé par nous, mais à la faveur de la nuit, les Allemands y mettent le feu et le régiment se replie sur Hautebraye.

Le 15 septembre, le 60e R.I. par une nouvelle poussée, pénètre aux abords d’Autrêches que les allemands occupent. Ses 2e et 3e Bataillons occupent respectivement Massenancourt et Chevillecourt.

vient remplacer le 60e R.I. qui va se reposer à Hautebraye et au Moulin d’Hautebraye. A cette date, les français occupent donc le Bout de Vaux, Massenancourt et Chevillecourt. Le 19 septembre, quand le 60e R.I. vient reprendre ses positions de la veille, il se trouve face à face aux Allemands, le bataillon du 35e R.I. ayant été fait prisonnier. Un violent combat s’engage et l’on occupe de nouveau Autrêches, Massenancourt et Chevillecourt.

Le 20 septembre, au petit jour, les Allemands avec deux divisions fraîches, attaquent, chevillecourt est défendu maison par maison par le 335e R.I. qui perd son 2e Bataillon lequel cerné, décimé est capturé après une résistance désespérée. Le 60e R.I. se replie sur Hautebraye et a 49 tués et 289 disparus.

Diverses unités se succèdent en secteur et nous voyons, le 30 octobre 1914, le 60 R.I. reprendre la ferme de Saint-Victor pour soulager, par son action, le front dans la région de Vailly où l’ennemi s’agite fortement.

Quelques jours plus tard, alors que le calme était rétabli, le 12 novembre 1914, le 60e R.I., en collaboration avec le 44e R.I. reçoit l’ordre de progresser à l’est de Saint-Victor, en amont de Sainte-Léocade. A 8 heures du matin, l’attaque a lieu, mais l’élan est brisé, dès l’apparition de vague d’assaut, par le feu intense des Allemands. Le même jour, à 14h 45, ces mêmes régiments recommencent l’assaut qui est à nouveau arrêté. Cette affaire nous fait perdre 26 tués dont Louis-Constant Moureaux, il était âgé de 22 ans, 103 blessés, 156 disparus. Le 60e R.I. est relevé le 13 décembre 1914 par le 170e R.I. qui se trouve déjà dans le secteur de Vic-sur-Aisne depuis le 4 novembre1914.

Je suis heureuse d'avoir pu retrouver dans quelles conditions mon grand-oncle était mort, c'est pour moi ma manière de lui rendre hommage. Je ne suis pas passée très loin de Hautebraye sans savoir. Nul doute que si j'ai l'occasion de retourner dans cette région je passerai par Hautebraye.

Date de dernière mise à jour : 20/03/2021

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