Ancêtres de Bresse et  de Savoie

La Guerre de 10 ans (1636-1644)

Introduction

Texte qui s’appuie essentiellement sur le livre de Gérard LOUIS , La Guerre de 10 ans.

On appelle guerre de 10 ans l’épisode franc-comtois de la guerre de Trente ans.

 Les troubles guerriers ne durèrent que huit ans de mai 1636 à mai 1644, soit du siège de Dole à l’évacuation du baillage d’Amont par les troupes de Turenne. Si l’année 1644 marque indéniablement la fin des opérations armées dans la région, est reconnue et adoptée par tous, l’ouverture de la guerre de Dix ans fait davantage hésiter : les uns la place en effet au début des opérations du siège de Dole, soit mai 1636, d’autres remontent à la déclaration de guerre entre la France et l’Espagne, autrement dit mai 1635

Pour cela il nous faut situer le Comté de Bourgogne dans le contexte historique

Le Comté de Bourgogne

Il convient dans un premier temps de présenter et de situer la Franche-Comté qui s’appelait à l’époque le comté de Bourgogne par opposition au duché (la Bourgogne actuelle) rattaché au royaume de France après la mort du Téméraire.

Carte jura

Cette province, qui faisait partie avec les Pays-Bas de l’héritage bourguignon de Charles Quint, est donc passée sous la domination espagnole après l’abdication de l’empereur et le partage de son empire en 1556.

Au XVIe siècle, pendant le règne de Charles-Quint, la Franche-Comté était tranquille et prospère. Son statut un peu spécial la mettait à l'abri des démêlés entre, d'une part, la France, et, d'autre part, l'Espagne et l'Autriche, à cause des traités de neutralité garantis par les cantons suisses. Après l'abdication de Charles-Quint, Philippe II devient roi d'Espagne et comte de Bourgogne. Il doit lutter contre le protestantisme qui envahit la Franche-Comté grâce à la proximité de la Suisse et du comté de Montbéliard. Le parlement de Dole, fortement appuyé par Philippe II, aide au succès de la cause catholique et évite ainsi à la Franche-Comté de connaître les troubles des guerres de religion, comme ce fut le cas en Allemagne pendant plus de trente ans.

 

 

Malheureusement un autre danger menace la Franche-Comté. Le 17 janvier 1595, le roi de France Henri IV déclare la guerre à l'Espagne. Après la victoire des Français sur les Espagnols à Fontaine-Française dans le duché de Bourgogne, Henri IV envahit en personne, au mois de juin 1595, la province espagnole de Franche-Comté sans se soucier de sa neutralité. De Baume-les-Dames à Lons-le-Saunier, plusieurs villes sont maltraitées et contraintes de payer des sommes considérables sous peine d'être dévastées. Craignant que les Suisses, chargés de faire respecter la neutralité, interviennent, Henri IV quitte précipitamment Lons-le-Saunier non sans avoir brûlé ses deux faubourgs.

Sous Philippe II notamment, la Comté était un passage obligé pour les troupes espagnoles qui partaient réprimer la révolte des Provinces-Unies ; en revanche au siècle suivant, la route espagnole, pour reprendre le terme de l’historien Parker, s’est déplacée vers l’est à cause de l’annexion par la France de la Bresse savoyarde en 1601 et du prix de plus en plus exorbitant qu’exigeaient les Suisses pour autoriser les troupes à franchir les cols alpins. Ce déplacement explique, en outre, toute la politique de conquête de la Valteline (région Nord de l’Italie, proche de la suisse) menée par la couronne d’Espagne à partir de 1620.

Au XVIIe siècle, le comté de Bourgogne était une province peuplée d’environ 450 000 habitants ; il correspondait grosso modo à la Franche-Comté actuelle à l’exception de la partie orientale : le comté de Belfort relevait de l’Alsace autrichienne et la principauté luthérienne de Montbéliard, qui fermait la Porte de Bourgogne, appartenait aux Wurtemberg. La Comté était rattachée administrativement aux Pays-Bas mais, à cause de la distance qui les sépare (12 jours à cheval entre Dole et Malines) et du fait aussi que la province avait été dotée d’un parlement, d’une chambre des comptes et d’Etats provinciaux, elle jouissait d’une certaine autonomie de fait au sein de la nébuleuse habsbourgeoise. Elle se situait toujours dans les limites de l’Empire, mais depuis l’abdication de Charles Quint et la cession du Cercle de Bourgogne aux Espagnols, l’empereur n’avait plus à s’immiscer dans les affaires de Franche-Comté.

Sur le plan militaire

La Franche-Comté conservait pourtant de son passé bon nombre de murailles, assez régulièrement réparties sur l’ensemble du territoire, châteaux, bourgs et villes fortifiées. Dans la première moitié du XVIe siècle, les Comtois comme d’ailleurs l’empereur Charles Quint, se méfiaient quelque peu de la neutralité qui était encore nouvelle : allait-on en respecter les clauses, en renouveler les traités ? Sans compter que l’époque était pour le moins troublée et émaillée de rapports conflictuels entre l’empire et la France. Aussi, Charles Quint chargea-t-il l’ingénieur génois Ambroise Precipiano de fortifier à la moderne les deux villes les plus proches de la frontière occidentale ; Dole et Gray furent ainsi pourvues de profils bastionnés. Seulement, au fur et à mesure que s’écoulaient les années et voyant qu’en définitive la neutralité tenait et permettait d’échapper aux nombreux conflits qui secouaient l’Europe, les Comtois abandonnèrent toute préoccupation stratégique et délaissèrent leurs murailles. Pour certains notables du règne de Philippe II, et Granvelle en particulier, mieux aurait valu qu’il n’y eût aucune fortification, le pays aurait été plus à son repos, prétendaient-ils.

Les conséquences furent qu’aucune autre ville ne fut pourvue de fortifications modernes. Les courtines des vingt-six villes closes, des 250 châteaux recensés, ont été plus ou moins laissées à l’abandon. Aussi, lorsque la guerre de Trente Ans arrivera sur les frontières de la Comté, dans les années 1632-1633, partout on dressera les mêmes constats de vétusté et d’inefficacité.

Si la Franche-Comté n’avait guère d’infrastructures en bon état, elle n’avait pas non plus d’armée permanente. Pour quoi faire dans le cadre d’une province neutralisée ? Et de fait, les seules troupes permanentes présentes en Franche-Comté aux XVIème et XVIIème siècle étaient les trois garnisons que le roi d’Espagne entretenait à Dole, Gray et Besançon, soit 600 hommes en tout. En principe, Besançon était une ville impériale mais Philippe II avait obtenu le titre de protecteur de la cité et y avait imposé une garnison.

Toutefois, la province ne pouvait demeurer totalement sans troupes : en cas d’attaque, il fallait bien faire face en attendant les secours suisses ou espagnols et il y avait souvent des bandes de pillards, surtout dans cette fin de xvie siècle troublée, déserteurs d’armées défaites ou mercenaires à la recherche de quartiers d’hiver rôdant dans les provinces voisines et qui pouvaient toujours pénétrer en Comté.

Alors on dota la Franche-Comté d’une armée dite ordinaire qui ne se réunissait qu’en cas d’imminent péril et qui était chargée de protéger les frontières et d’assurer la garde des places fortes du territoire. Elle se recrutait bien entendu au sein de la population.

Cette armée ordinaire comprenait trois éléments : le ban des féodaux, la milice des élus enfin la milice seigneuriale.

- Le ban des féodaux regroupait 400 chevau-légers divisés en trois régiments, un pour chaque grand bailliage de la province, Amont, Aval et le Milieu. C’étaient les baillis issus de la haute-noblesse provinciale et qui avaient depuis longtemps délégué les tâches judiciaires et administratives aux lieutenants de bailliage, qui commandaient ces trois régiments. Le ban était réparti sur la noblesse comtoise, à proportion du fief de chacun.

Carte bailliages

http://georgesbidalot.free.fr/histoire/histoire/franchecomte.htm

- La milice des élus comptait 25 compagnies de 200 fantassins et 10 chevau-légers, soit en tout 5 000 hommes et 250 cavaliers également divisés en trois régiments. Ce ne sont pas les baillis mais trois colonels choisis dans la noblesse qui les commandaient. On appelait les hommes de cette milice les élus parce qu’ils étaient désignés au sein de chaque communauté du pays, parmi les habitants les plus aptes à manier les armes.

- Le dernier élément de l’armée ordinaire comtoise était ce que j’ai surnommé la milice seigneuriale. C’est à elle qu’incombait la charge de garder les places-fortes ainsi que tous les passages et postes frontières par où l’ennemi risquait de pénétrer. Cette milice avait donc un rôle statique et exclusivement défensif puisque le service s’effectuait dans le cadre local de la seigneurie. C’était un système déjà en vigueur sous les ducs de Bourgogne et sans doute contemporain des premiers châteaux et villes fortes.

La Guerre de 10 ans

La guerre de Dix Ans a connu deux phases : une première de mai 1636 à juin 1639 durant laquelle tout arrive, aussi bien les grandes armées qui parcourent l’Europe que les fléaux de la peste et de la famine, une seconde de juillet 1639 à mai 1644 où faute de combattants, il n’est plus question que d’affrontements locaux.

C’est seulement le 19 mai 1635 que la France, qui avait envahi la Lorraine deux ans plus tôt et s’était fixé des positions en Haute-Alsace et dans la Porte de Bourgogne comme par exemple Lure, Porrentruy et Montbéliard, déclare la guerre à l’Espagne.

Pendant un an, la Franche-Comté n’eut rien à redouter de son voisin, pensant échapper à l’orage grâce à sa neutralité. Prétextant que Besançon avait accueilli Gaston d'Orléans, Louis XIII rompt le traité de neutralité malgré l'opposition du Parlement de Dole et, le 27 mai 1635, il déclare la guerre. Richelieu concentre à Auxonne une armée de plus de 25 000 hommes dont il confie le commandement au Prince de Condé. Le 29 mai 1636, le Prince de Condé se présente devant Dole, capitale de la Province. Condé pensait qu'après la chute de Dole, siège du gouvernement, la conquête de la Franche-Comté serait plus facile

Dole27 mai au 15 août 1636: siège de Dole: une armée française commandée par Condé et comptant 20.000 fantassins, 8.000 cavaliers investit la ville entre le 27 et le 29 mai; le siège durera 3 mois et sera particulièrement atroce. Dole s'était préparée à la résistance, 3.800 soldats s'étaient rassemblés à l'intérieur des murailles renforcées. Condé est obligé de lever le siège pour aller défendre Corbie en Picardie.

En 1637 la guerre est toujours présente en Franche-Comté. Trois armées envahissent simultanément cette province : le duc Bernard de Saxe-Weimar par la Saône, le marquis de Grancey par Montbéliard et le duc de Longueville par la Bresse. Le 29 mars 1637 le duc de Longueville assiège Saint-Amour, petite ville située dans le bailliage d'Aval.

4 octobre 1637 : Bletterans tombe et dans un dernier élan de résistance, les habitants mettent eux-mêmes le feu à leur ville. Edmée de Grain, seigneur de Monjay, paie en 1637 la rançon de Pierre Boisson notaire de Bletterans, otage des Français (MP Piotelat)

-Les Français commandés par le duc de Longueville, prennent dans la foulée Arlay, Chapelle-voland, Montmorot, Courlaoux, Maynal, St-Laurent-la-Roche, Orgelet.

En 1638, alors que la peste poursuit ses ravages commencés en 1636 lors du siège de Dole et que la guerre continue, un autre fléau fait son apparition en Franche-Comté : la famine. Fuyant la faim, de nombreux Comtois émigrèrent en Savoie, en Suisse et même en Italie, à Milan et à Rome.

Après avoir pris le duché de Bourgogne, l'Alsace et le Comté de Montbéliard, la France voulait pour frontière les montagnes du Jura. Aussi Richelieu donne-t-il l'ordre à Bernard de Saxe-Weimar "d'envahir, de conquérir au nom de la France" toute la Franche-Comté limitrophe de la Suisse, c'est-à-dire la région montagneuse beaucoup moins éprouvée par la famine que le plat pays. Mais qui est-il donc, ce Bernard de Saxe-Weimar ? Après la mort du roi de Suède Gustave II Adolphe en 1632, Bernard, duc de Saxe-Weimar, avait pris le commandement de l'armée suédoise. Par un traité conclu en 1635 avec la France, il devait entretenir 18 000 hommes au service de cette nation. Plus connus sous le nom de Suédois, ces soldats, qui avaient été pour la plupart recrutés en Allemagne, lui étaient très fidèles. Après avoir passé presque toute l'année 1638 en Alsace, Bernard de Saxe-Weimar s'empare de Brisach le 19 décembre 1638 avec l'aide des troupes françaises du général de Guébriant. Mais ne pouvant plus faire vivre ses troupes en Alsace, Bernard de Saxe-Weimar décide de se rapprocher de la Franche-Comté. C'est sur ces entrefaites que l'ordre de Richelieu lui parvient, favorisant ainsi ses desseins.

Weimar a envahi les montagnes de Comté mais d’abord pour y reposer ses troupes et en ne détruisant que ce qui résistait. Ses hommes ont sans doute incendié Pontarlier en évacuant la province, mais lui-même a refusé de prendre Salins à la suite d’un différend qu’il avait eu avec Richelieu. Sa tâche a d’ailleurs été grandement facilité par l’attitude des Lorrains qui non seulement ne l’ont pas combattu, mais encore ont quitté la province dès le mois de mars, soi-disant pour gagner les Pays-Bas.

Le prince allemand a occupé les montagnes du 15 janvier au 10 juillet 1639. Il a établi son Q.G. à Pontarlier et en a même profité pour s’emparer de Thann en Alsace. Avec l’été, son armée regagne l’Allemagne mais lui ne dépasse pas le Rhin : il meurt de peste à Neuenbourg le 18 juillet 1639.

Le départ des Suédois marque la fin des opérations de grande envergure en Franche-Comté.

Au cours de l’année 1639, le Parlement de Dole avait mis à Nozeroy une garnison sous le commandement de M. d'Arnans. Pendant les trois années qui suivirent cette décision, les hommes de la garnison se comportent en brigands des grands chemins : ils volent, déchaussent et déshabillent ceux qu'ils rencontrent, ils prennent le bétail, ils s'introduisent dans les maisons et les pillent. Même situation à Grimont, maison forte située près de Poligny, où les Français rançonnent fortement les personnes qu'ils font prisonnières.

En Franche-Comté, le plat pays est abandonné, la famine règne dans les villes de Salins, Dole, Gray, et Besançon. Seuls quelques convois de blé en provenance de Suisse ou de Savoie parcourent la province. Chaque jour on espère que la paix est proche.

Le royaume de France connaît alors quelques changements. En effet Richelieu meurt en décembre 1642, bientôt suivi par Louis XIII en mai 1643, tandis que commencent les négociations pour la paix. Par l'intermédiaire de M. de la Pie, fermier des sauneries de Dole, et avec le consentement du roi d'Espagne, le Parlement de Dole traite avec la France qui est placée sous la régence d'Anne d'Autriche puisque le nouveau roi de France Louis XIV n'a que cinq ans.

La mort de Louis XIII va permettre à la Franche Comté d’obtenir ce qu’elle espérait depuis longtemps : un armistice, armistice qui sera conclu en septembre 1643 et renouvelé périodiquement. La guerre fera une dernière intrusion, en mars 1644, depuis l’Alsace.  

En 1644, par suite d'un traité particulier conclu avec Mazarin, le successeur de Richelieu, la France s'engage à faire cesser les hostilités en Franche-Comté. Moyennant 40 000 écus, la Franche-Comté rentre dans sa neutralité.

L'année 1644 voit donc le terme de la guerre de Dix Ans en Franche-Comté. Néanmoins la guerre continue en Europe et plus particulièrement en Allemagne. Mais en 1648, les traités de Westphalie, conclus à Münster et à Osnabrück entre l'empereur germanique Ferdinand III, la France et la Suède, mettent fin à la guerre de Trente Ans dont un épisode est connu en Franche-Comté sous le nom de guerre de Dix Ans.

CONSÉQUENCES DE LA GUERRE DE DIX ANS

Après la guerre de Dix Ans, la situation est apocalyptique. La guerre, la peste et la famine ont ruinées la Franche-Comté. Villes incendiées, 70 châteaux brûlés, 150 villages qui ont disparu, femmes violées, vieillards brûlés vifs, des morts par milliers.  Toutes l'économie et la démographie de la Franche-Comté se trouvent bouleversées. Treize villes ont été totalement incendiées parmi lesquelles Lons-le-Saunier, Pontarlier, Saint-Claude, de même que des centaines de villages et que la plupart des infrastructures économiques telles que granges, ponts, routes, moulins. L'agriculture doit repartir à zéro : le bétail est mort, les labours et les semailles n'ont pas été faits, les paysans sont partis dans les villes ou à l'étranger. La seule industrie ayant échappé au drame est la saline de Salins, qui ne peut même plus fonctionner faute de chevaux et de chariots pour l’approvisionner en combustible.

La perte démographique est également très importante. Le recensement de 1614 donnait une population voisinant entre 405 000 et 410 000 personnes ; celui de 1657 indique qu'il y avait environ 215 000 habitants en Franche-Comté. Une différence de quelque 200 000 personnes ! On peut estimer que les deux tiers des Comtois sont morts pendant la période de la guerre de Dix Ans. C'est une dimension d'épouvante, aussi bien en Franche-Comté qu'en Europe.

Enfin, d’un point de vue militaire, une guerre de cette ampleur a littéralement balayé l’organisation de la province comtoise qui, comme en 1595, n’a pu survivre qu’en recevant une assistance étrangère. Les Comtois se sont rendu compte que le principe de neutralité ne valait plus grand’ chose dans une Europe où s’effondraient les empires éclatés et où montaient au contraire les puissances centralisatrices. Et pourtant, quand le pays fut un peu relevé de ses ruines, soit en 1655, qu’ordonna le nouveau gouverneur ? Le rétablissement de la milice des élus telle qu’elle existait au xvie siècle et avant la guerre de Dix Ans. La Franche-Comté continuait donc de vivre dans le passé, de croire qu’elle allait pouvoir se maintenir indéfiniment dans la nébuleuse espagnole et conserver une certaine autonomie. Ce que Richelieu et Louis XIII n’avaient pu faire en 1636, ce sont les généraux de Louis XIV qui le réaliseront deux décennies plus tard, sans rencontrer beaucoup de résistance et pour cause.

En 1659, Par le Traité des Pyrénées, La France restituait au Roi d'Espagne les territoires comtois qu'elle avait occupés : Bletterans, Courlaoux, Saint-Amour, le château de Joux furent abandonnés par leurs garnisons françaises.

Date de dernière mise à jour : 19/03/2021

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