Le 21 juin 1666 Nicolas prête serment avec les autres seigneurs des États et le 21 novembre le Parlement requiers « M. de Falletans est prié de voir monsieur le conseiller Moréal (le père) et lui demander en communication les enseignements qu'il rapportés des Pays-Bas concernant les traités faits avec la Suisse et les renouements de la neutralité. » Cette même année 1666, le 15 octobre, Charles II, successeur de Philippe IV, accorde la haute justice de Moissey.
Le 28 novembre 1667 son père est nommé conseiller au parlement de Dole. En 1668, les Espagnols, mécontents de la faible résistance des Comtois lors de la première conquête de la Franche-Comté Louis XIV, suppriment le parlement de Dole, puis nomment et installent des gouverneurs, à Besançon.
En 1671, les plaintes de la province, sans cesse renouvelées, se heurtant contre l'inertie ou le silence de la reine, les XVIII (les 9 députés à l'également plus les 9 députés extraordinaires formant les XVIII députés de l'État) envoyèrent en députation à Madrid le chevalier d'Andelot et l'avocat Moréal, sieur de Moissey. « Moréal avait toute l'ardeur et les espérances de la jeunesse, et se sentait fier de représenter à la cour la capitale de la province. Il rêvait d'un grand avenir, et entrevoyait le jour où il deviendrait mayeur de Dole. Le but de son voyage était d'obtenir que, moyennant 300 000 fr. offerts par la ville et destinés au redressement de ses fortifications, le Parlement y fut rétabli. Un autre but commun aux deux députés était la révocation du gouverneur d'Aremberg. » Ils virent le comte de Pegnaranda, le connétable et le cardinal d'Aragon, tous trois membres du conseil de régence. Les deux députés s'en tirent à des paroles conformes aux désirs des Dolois et des membres de l'Etat. Mais elles ne se traduisirent par aucune résolution officielle et écrite. Une seule mesure fut arrêtée, la révocation du prince d'Aremberg. Le jeune Moréal avait adressé à la reine un énergique tableau de la licence et de l'indiscipline des soldats du gouverneur occupant la ville.
Le prince fut remplacé par Don Jérome de Quinonès, nommé gouverneur par lettres patentes du 4 février 1671. Dans ses mémoires, Jules Chifflet précise que les bourgeois de Dole furent détrompés « qui, sur le récit du jeune avocat Moréal, avaient espéré qu'il s'établirait dans leur ville ».
Nicolas Moréal fut élu maire de Dole en 1673. Le 20 avril de cette année-là, un nouveau gouverneur, dom Francesco-Gonsales d'Alvelda, commença son administration de la province. Il semblait, au vu d'un pareil choix, que l'Espagne avait juré d'achever la perte de la Franche-Comté. Suite à sa décision d'augmenter l'impôt, une réunion de tous les maires de la Province se tint à Dole, et un violent pamphlet fut imprimé en secret, sous la surveillance du maire. Le gouverneur chargea aussitôt le colonel Massiet de marcher sur la ville d'où était parti le signal de la résistance. La ville fut prise le 31 mai et le maire dut se cacher pour ne pas être arrêté. Le conseiller Moréal, son père, ne put obtenir sa grâce et il dut s'enfuir en Espagne (Mémoire de la Société d'Emulation du Jura, 1880)
En 1674, après sa seconde conquête de la Franche-Comté, Louis XIV rétablit le parlement de Dole, puis le transfère à Besançon deux ans plus tard, par lettres-patentes du 22 août 1676.