Ancêtres de Bresse et  de Savoie

Les confréries présentes à Evires à la fin du 17ème siècle

Les confréries sont des groupements formés avant tout de laïcs qui se rejoignent dans une association souvent de caractère religieux.

La confrérie du Saint-Esprit

À la veille de la Réforme, trois quarts au moins des localités du diocèse de Genève ont une confrérie du Saint-Esprit. C’est la plus ancienne. Ce qui les caractérise, c'est qu'elles englobent tous les paroissiens chefs de familles, sans obligations pour eux et sans formalité de réception. Leur but est l'assistance aux pauvres, par des aumônes qui se font en général à la Pentecôte ou à d'autres fêtes du printemps, saison où la récolte de l'année précédente commence à s'épuiser; d'ailleurs, les confrères en sont ordinairement les premiers bénéficiaires, et reçoivent un secours en nature, le plus souvent en pain, outre qu'ils assistent parfois au banquet qui leur est donné aux frais de la confrérie. La messe, la procession et le banquet en constituent le pont d'orgues. Le banquet est tantôt remplacé, tantôt complété par une distribution de blé, de pain, d'huile, de fromage, de vin. Toutefois, les stocks de blé et les sommes d’argent conservées par la confrérie en prévision de la Pentecôte ont pu amener celle-ci à tenir lieu d’institution de crédit. Prélèvement et redistribution, don et contre-don, crédit parfois, sont donc au centre des activités de la confrérie.

Bénéficiaires de legs testamentaires, les confréries en sont venues à posséder un patrimoine important qui en faisait, comme les paroisses ou les chapellenies, de véritables seigneurs fonciers : ce sont des maisons et des parcelles de terre, de pré ou de vigne, dont la location ou l’acensement procure un revenu régulier en argent et en céréales.

L’activité charitable de la confrérie du Saint-Esprit, qui exprimait la solidarité du groupe villageois, n’était pas seulement désintéressée. Par la charité ainsi faite aux pauvres, on cherchait à attirer la protection divine sur le bétail ou sur la communauté toute entière pour la préserver des fléaux naturels.

Elles ont souvent une chapelle dans l’église de la localité. Leurs rapports avec la communauté d'habitants sont étroits : les chefs, prieurs ou procureurs, sont les mêmes dans les deux institutions. Il n’est pas rare qu’outre cette confrérie si répandue, il existe d'autres associations dans les villages.

Les confréries du Saint- Sacrement et du Rosaire.

La Contre-Réforme tenta de remplacer la confrérie du Saint-Esprit par celle du Saint-Sacrement dont le but était la seule dévotion.

Le mouvement de fondation des confréries du Saint-Sacrement et Rosaire continue comme un moyen efficace d'assurer la persévérance et le maintien des bonnes habitudes créées par les missions. Au début du 18ème siècle elles existent dans presque toutes les paroisses qui constituent l’actuel diocèse d'Annecy, elles étaient présentes à Évires à la fin du 17ème siècle début du 18ème siècle.

 

 saint-sacrement.jpg  Confrérie du Saint-Sacrement[1] :

Le statut des confréries du Saint-Sacrement en Savoie ne varie guère, et le service religieux est partout confié au cUré, tandis que la direction de la confrérie appartient à un prieur élu par les hommes et à une « prieuse » élue par les femmes;, car ces sociétés admettent des membres des deux sexes; ces élections ont lieu tous les an et les prieurs ou prieuses ne sont pas rééligibles plus de deux fois. Les confrères, recrutés en principe pour accompagner le Saint-Sacrement quand on le porte aux malades, ont un habit de toile blanche, qui les couvre des pieds à la tête ; ils le revêtent 3 pour célébrer ensemble leur office propre, qui est partout le même et se récite ainsi, avant la messe paroissiale, au moins aux grandes fêtes et le troisième dimanche de chaque mois.

La confrérie a toujours sa chapelle, qui prend son nom, la chapelle de Prémagnoux en sera le siège.

220px-confrerie-du-rosaire-image021.jpg   Confrérie du Rosaire :

À la fin du 17ème siècle peu de paroisse en manquaient, Évires avait la sienne. Elle possède sa chapelle dans l’église, toujours bien entretenue, et parfois richement décorée à ses frais. C'est ensuite que leur objet est purement religieux et que le curé, car cette chapelle n'a pas d'autre recteur, y célèbre un office pour les confrères tous les premiers dimanches du mois et aux fêtes de la Vierge, sans préjudice de l'anniversaire payé par cotisation des membres après le décès de chacun, et d'autres cérémonies diverses. Elle a deux procureurs, élus par les confrères, pour un certain nombre d'années, généralement trois ans et chargés de percevoir les revenus divers, de conserver le mobilier de la chapelle dont ils prennent la charge après inventaire, d'entretenir cette chapelle comme les procureurs nommés par la commune entretiennent l'église, et de payer au curé ses honoraires, moyennant quoi ils ne souffrent pas qu'il s'immisce dans leur administration. Le curé a aussi, le tiers du produit des offrandes faites par les confrères, et qui constituent souvent tout le revenu de la confrérie avec le droit qu'on paye en entrant et la cotisation annuelle des membres. On en épargne une partie, on y ajoute les legs, ordinairement petits, mais assez fréquents et faits à charge de messes, ou gratuitement pour être employés à l'embellissement de la chapelle ou bien à l'augmentation du luminaires.

 

Quelques legs, faits par des Évirois début du 18ème siècle aux différentes confréries éviroises :

- Pierre DUVILLARD 3/9/1705 : 8 florins à la confrérie du St Sacrement

- André DUPENLOUP 27/3/1706 : 18 sols à confrérie de St Joseph +18 sols à la confrérie du St Rosaire.

- J Louis VINDRET : 13/6/1708 : 6 florins à la confrérie du St Sacrement

- François TISSOT : 16/7/1708 : 2 florins à la confrérie du St Sacrement

- Jean Claude DUPENLOUP : 26/8/1709 : 10 florins à la confrérie du St Sacrement et 3 florins à la confrérie de St Joseph.

- Claude ROSSET : 17/11/1711 : 5 florins chaque année à la confrérie du St Sacrement

- Mammert DUPENLOUP 1/11/1714 :7 florins à la confrérie du Rosaire

- Jeanne MAULET 7/4/1736 : 15 sols à la confrérie du St Sacrement, du Rosaire, de St Sébastien.

- Blaise Berchet 9/1/1738 : 4 livres 4 sols de Savoie à la confrérie du St Sacrement.

- Claude VUAGNOUX 10/2/1741 : 1 livre 8 sols à la confrérie du St Sacrement, du Rosaire, de St Sébastien.

- Joseph DUPENLOUP 26/4/1742 : 2 livres à la confrérie du St Sacrement + 1 livre à chaque confrère de la confrérie du Rosaire.

[1] Les paroisses rurales d'un diocèse de Savoie, au Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 4. N°23, 1913. pp. 481-515.

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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