Les crises de subsistances en Savoie

Les crises de subsistances[1]

Dans une économie de subsistance où les échanges demeurent rares, une mauvaise récolte causée par de mauvaises conditions météorologiques influe sur le niveau de vie des populations dans des proportions qu’il nous est difficile d’imaginer.

1628-1632, 1641-1645, 1649-1653, 161-1662, 1674-1675, 1678-1680 représentent des années de grande cherté où les prix du blé montent en flèche.

Les années terribles 1629-1631 commencent par une médiocre récolte en 1627, une tempête de grêle en 1628 compromet gravement la moisson et les semailles de l’année suivante, la récolte de 1630 est dérisoire. Le prix du blé monte en flèche. La coupe de froment qui valait entre 9 et 12 florins sur le marché d’Annecy de 1624 à 1627 grimpe brusquement à 17 florins pour atteindre 22 florins en octobre. En mars 1629, le froment vaut 24 florins la coupe, puis le marché est interrompu durant la contagion. Peste, famine occupation étrangère, tout concours à réduire la récolte de cette année terrible, aussi en 1630 les prix atteignent-ils leur niveau record : 28 florins en mars pour atteindre 46 florins en juin. En 1631 les prix ne baissent que très lentement : 40 florins en mars, 34 florins en juin, 21 florins en octobre, pour ne reprendre leur niveau normal qu’à la fin de 1632.

D’autres crises de cherté, provoquées surtout par les perturbations atmosphériques, ponctuent le siècle. En 1641-1645, la disette menace de nouveau la Savoie. La coupe de froment qui était retombée à 10 florins atteint 17 florins en 1644. Nouveau cycle de hausse en 1649-1653. Après une année de médiocres récoltes, les années 1649-1650 sont marquées par une série de tempêtes dévastatrices. La Chambre des comptes signale que la disette consécutive à la mauvaise récolte a fait que doubler le prix du blé et que les pauvres meurent de faim.